Au Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique,
Son Excellence Mohamed Abdelaziz, Secrétaire général du Front Polisario.
Bruxelles, le 20 février 2007.
Mon cher Président,
A la veille de la rencontre internationale de Tifariti, je souhaite
vous adresser le présent message car il me sera, à mon
grand regret, impossible de participer à cet important
rendez-vous de la solidarité et du soutien à la juste
lutte du Front Polisario pour l’accomplissement des droits
inaliénables du Peuple Sahraoui en vue de vivre libre et
indépendant sur son territoire national.
- Plus de trois décennies après le
déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme
espagnol et l’accord honteux et illégitime de Madrid ayant
entraîné l’occupation militaire du Sahara Occidental par
les armées marocaines soutenues et équipées par
l’Espagne et la France ;
- Plus de 17 ans après l’engagement solennel des Nations
Unies et du Conseil de Sécurité, en échange de la
fin des offensives courageuses des Forces de libération
sahraouies d’organiser un référendum
d’autodétermination sous les auspices des Nations Unies,
promesse sans cesse reportée ;
Les Nations Unies doivent être rappelées à leurs
obligations de procéder à la décolonisation du
Sahara Occidental dans le respect de la volonté maintes fois
exprimée par le peuple du Sahara Occidental occupé.
Aujourd’hui encore, les Nations Unies se contentent d’observer le
cessez-le-feu, de prendre acte des manœuvres dilatoires de l’occupant
marocain qui refuse toute solution négociée fondée
sur les résolutions de l’Assemblée Générale
et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le Maroc est
encouragé dans cette attitude par le Président
français Jacques Chirac, par le manque de courage de la
puissance coloniale espagnole qui tarde à dénoncer les
accords de Madrid de 1975. Aujourd’hui, le Maroc prétend faire
l’offre d’une large autonomie pour le Sahara Occidental. Tous les
peuples colonisés ont en mémoire ce que signifie ce genre
d’offre visant à nier leur droit absolu à
l’indépendance.
Le nouveau Secrétaire général des Nations Unies,
Monsieur Ban Ki-moon, aura-t-il le courage de rappeler qu’il n’existe
qu’un droit international au regard des aspirations des peuples
à la liberté et à l’indépendance.
Monsieur Ban Ki-moon aura-t-il le courage de tenir les engagements pris
par le Conseil de Sécurité d’organiser un
référendum d’autodétermination au Sahara
Occidental selon des règles fixées par les
résolutions du même Conseil et dont le dernier calendrier
est celui contenu dans le plan Baker.
L’Union africaine, dans la lignée fixée de longue date
par l’Organisation de l’Unité Africaine, a reconnu la
République Arabe Sahraouie Démocratique. C’est la voie
que doit adopter la communauté internationale si le Maroc
s’entête à refuser le plan de paix des Nations Unies pour
le Sahara Occidental.
L’Union européenne, dont cinq de ses membres siègent au
Conseil de Sécurité, se doit comme elle s’y était
engagée sous la présidence allemande en 1999,
d’intervenir pour favoriser la mise en œuvre du Plan de Paix, ainsi que
les propositions d’application contenues dans le Plan Baker
accepté par le Front Polisario.
L’ONU et l’Union européenne doivent tenir compte du
réveil africain qui s’inscrit dans un réel souci de
reprise en main de son destin et de son développement dans le
respect de l’Etat de droit et de la légalité
internationale.
Aux deux extrêmes de la Méditerranée
méridionale, deux peuples ont des exigences semblables de
respect de leurs droits fondamentaux à un Etat : le Peuple
palestinien et le Peuple sahraoui.
L’ONU et la communauté internationale ont l’obligation, au nom
du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’accueillir
d’urgence ces deux états dans la communauté des nations.
Il s’agit de la seule solution conforme aux prescrits internationaux en
vue de permettre une paix juste et durable dans ces régions, la
seule perspective de coexistence et de coopération susceptible
de garantir le développement, la démocratie et la paix
dans tout le pourtour méditerranéen.
Je formule, cher Président, en cette veille des activités
du 27 février à Tifariti, les vœux que ce message de la
raison et du droit soit entendu. Je vous assure que la Coordination des
Comités de Soutien au Peuple Sahraoui et la Task Force
poursuivront leur action de solidarité avec
détermination, car c’est le sens de l’histoire.
A vous-même, à tous vos invités, au courageux Peuple sahraoui, j’adresse mes plus cordiales salutations.
Vive la lutte du Peuple sahraoui
Vive le Front Polisario
Vive la République Arabe Sahraouie Démocratique
Vive la solidarité
Pierre GALAND
Sénateur
Président de l’Eucoco.
[HOME]