Le Maroc vient de renforcer ses lignes defensives au Sahara Occidental avec des radars et des équipements de détections nocturnes dont l'achat a été financé par l' Union Européenne sous prétexte de la lutte contre l'immigration clandestine. Cette action marocaine est une violation du cessez-le-feu et du code de conduite signé par les deux parties le Front Polisario et le Maroc. Cette action est d'autant plus grave qu'elle s'est produite sous les yeux des observateurs militaires de la Minurso c'est-à-dire des Nations Unies sans qu'elles dénoncent cet effort marocain qui est un défi flagrant à leur mandat au Sahara Occidental qui remonte à 1991.

Cet engagement direct de l'Union Européene dans l'effort de guerre marocain est très grave de conséquences pour le futur politique du conflit du Sahara Occidental car nous ne savons pas si c'est une implication volontaire et donc un appui clair à la position politique marocaine ou si l' aide qu'a octroyé l'Union Européene au Maroc a été deviée par le régime marocain de son objectif final pour lequel elle a été destinée à savoir la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Maroc a effectivement doté ses positions militaires avancées avec ces équipements mais il a aussi décidé d'envoyer grâce à cette aide européene trois mille soldats au Sahara Occidental (région de l'Ayoune capitale occupée du Sahara Occidental) pour renforcer les gardes-côtes marocaines contre les réseaux marocains engagés dans l'activité de l' immigration clandestine. Cependant le Maroc s'en sert pour consolider son emprise militaire sur les populations sahraouies tout en démontrant à L'Union Européenne et particulierment aux autorités espagnoles des Iles Canaries &endash;les plus affectées par ce fleau qui a pour source les côtes marocaines aussi bien celles du sud comme du nord, sa volonté et sa détermination pour lutter contre ce mouvement de population qui engendre beaucoup de dangers y inclu celui du terrorisme.

Le Maroc a réussi une foi de plus à tromper l'Union Européenne et la compromettre dans ses aventures politiques. L'Union Européenne a déjà financé dans les années quatre-vingt -dix un projet d'éradication de la culture de cannabis au nord du Maroc, la zone du Rif, cependant tous ceux qui suivent l'évolution politique dans ce pays savant très bien que l'aide financière destinée à ce projet a été détournée de son objectif et que la culture de l'opium a augmenté durant la même décennie. Tout le monde sait aussi que les réseaux et les mafias impliqués dans cette activité bénéficient de la complicité des differentes autorités marocaines- à tous les niveaux- dans le pays. Le Maroc a une fois de plus su se servir de son génie, la tricherie. Il a créé le fait et a mit ses voisins devant le fait accompli. Les mafias marocaines alimentent le drame des subsahariens et facilitent la tâche aux Marocains.

Pourquoi l'Union Européenne donne de l'aide seulement au Maroc et non pas aux autres pays de l'Afrique du Nord: l'Algérie, la Mauritanie et la République Saharouie. Ces pays peuvent faciliter la tâche du Maroc et de l'Union Européenne s'ils reçoivent beaucoup plus d'aide de ceux qui veulent réellement lutter contre ce fléau.

Cependant cette nouvelle action marocaine est trés dangeureuse car l'Union Européenne ne devait pas permettre au Maroc de se servir de son aide pour renforcer sa position militaire au Sahara Occidental en violation de sa neutralité, de ses propres résolutions, et du cessez-le-feu prévalant dans le territoire depuis quatorze ans. L'usage de cette aide devait être reduit au territoire marocian internationalement reconnu et non pas utilisé dans un territoire sous une occupation militaire refusée par la communauté internationale. On a le droit de se demander pourquoi l'Union Européenne tolère un tel usage: est-ce par complicité ou naiveté?

Tous ceux qui soutiennent la cause sahraouie doivent dénoncer ce mauvaise usage de l'aide européenne et ce silence des Nations Unies quel que soit le pretexte présenté par le Maroc . Le renforcement de la position militaire d'une partie engagée dans un conflit armé ne peut être qu'une position politique. Est-ce que c'est le début d'un changement dans la position de l'Union ou une simple erreur d'appréciation? La neutralité de l'Union Européenne est en jeu.

Il faut réagir devant cette double action Maroc-Union Européenne et demander à cette dernière d'exiger du Maroc un bon usage de son assistance et la soummettre à contrôle.

Hamdi Salek Allal

Wilaya de Aouserd le 22 Janvier 2005

Morocco has just reinforced its defensive lines in Western Sahara with radar and night detection equipment, the purchase of which was financed by the European Union under the pretext of combating illegal immigration.This Moroccan action is a violation of the ceasefire and code of conduct signed by the two parties, the Polisario Front and Morocco.Even more serious is that it took place under the eyes of the military observers of MINURSO, i.e. the United Nations, without them denouncing this Moroccan effort, which is a flagrant challenge to the mandate in Western Sahara that they have been charged with since 1991.

This direct engagement of the European Union with the Moroccan war effort has very serious consequences for the future politics of the Western Sahara conflict, as we don’t know if it is a voluntary involvement, and therefore a clear gesture of support to the Moroccan political position, or if the aid donated to Morocco by the EU has been diverted by the Moroccan regime from its intended final destination, which was the struggle against illegal immigration into Europe.

Morocco has equipped its forward military positions with this equipment, but it has also decided to send, thanks to this EU aid, 3000 soldiers to Western Sahara (in the region of Ayoun, capital of occupied Western Sahara) to reinforce the Moroccan coast guards against Moroccan networks engaged in clandestine immigration.Morocco has thus taken the chance to consolidate its military grip on the Saharawi population, while at the same time demonstrating to the EU, and in particular the Spanish authorities in the Canary Islands – the most affected by this flow of immigration that comes as much from the southern coasts of Morocco as from the northern - its willingness and determination to combat this movement of population, which breeds many dangers, even including terrorism.

Morocco has once more succeeded in tricking the EU and implicating it in its political adventures.The EU has already financed, since the 1990s, a project to eradicate the growing of cannabis in the northern zone of Morocco, the Rif, while all who follow the political development of the country know very well that the financial aid destined for this project has been diverted from its goal and the growing of opium poppies has risen during the same decade.Everyone also knows that the networks and mafias implicated in this activity benefit from the complicity of the various Moroccan authorities at all levels.Morocco has once more known how to make use of its genius for trickery.  It has created the facts and confronted its neighbours with a fait accompli.The Moroccan mafias live off the tragedy of the sub-Saharan immigrants and make this achievement easier for the Moroccans.

Why does the EU aid only Morocco and not the other countries of North Africa: Algeria, Mauritania and the Saharawi Republic?These countries could make the work of Morocco and the EU easier if they received a lot more aid from those who really want to stop the flow.

However, this new Moroccan action is very dangerous, because the EU must not permit Morocco to use its aid to reinforce its military position in Western Sahara in violation of its neutrality, of its own resolutions, and of the ceasefire prevailing in the territory for 14 years.We have the right to ask why the EU tolerates this: is it by complicity or naivety?

All those who support the Saharawi cause must denounce this abuse of European aid and the silence of the United Nations, no matter what pretext is presented by Morocco.The reinforcement of the military position of a party to an armed conflict cannot but be a political position. Is this the beginning of a change of position from the EU, or a simple error of judgement?The neutrality of the EU is in question.

We must react to this double dealing of Morocco and the EU, and ask the latter to demand that Morocco uses its aid properly and submits it to inspection.

Hamdi Salek Allal

Wilaya of Awserd, January 2005