FRONT POLISARIO

Comité des relations extérieures  

 DECLARATION

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Déclaration

Le FRONT POLISARIO a procédé, ces derniers jours, à la libération unilatérale de 115 prisonniers de guerre marocains suite à la demande faite par S.E.M. José Maria Aznar, président du gouvernement espagnol et président en exercice de l'Union européenne.

Cette initiative n'est pas la première du genre puisque le FRONT POLISARIO a, par le passé, libéré plusieurs groupes de prisonniers de guerre marocains : au total, 900 l'ont été jusqu'à ce jour, soit presque la moitié des prisonniers qui étaient détenus depuis le début du conflit. En libérant un tel nombre sans aucune contrepartie, le FRONT POLISARIO réitère sa volonté pacifique et considère qu'une telle attitude tend à renforcer les chances d'une solution juste et durable au conflit, et conforme au Plan de paix de l'ONU de 1991 et de O.U.A. sur le Sahara Occidental.

Depuis le début du conflit en 1975, le FRONT POLISARIO, n'a ménagé aucun effort, et les différentes missions d'ONG (organisations non gouvernementales), dont le CICR (Comité International de la Croix Rouge), qui se sont rendues sur le terrain peuvent le confirmer : des conditions de vie décentes sont assurées aux prisonniers de guerre marocains et ce, malgré les difficultés résultant de l'invasion, de l'exil et de ses corollaires.

Contrairement aux initiatives positives faites par le FRONT POLISARIO, le Maroc a continue à tenir un double langage au sujet des prisonniers de guerre : tout d'abord il nie encore à ce jour détenir des prisonniers de guerre sahraouis. D'autre part, son attitude vis à vis de ses propres prisonniers de guerre a longtemps été placée sous le sceau du déni, pour être reconnu et utilisé politiquement plus récemment. Ainsi, en 1989, le gouvernement marocain a refusé le retour de 200 prisonniers de guerre marocains, libérés unilatéralement par le FRONT POLISARIO, et ce, au mépris des conventions de Genève dont le Maroc est pourtant signataire. Ce n'est que huit ans après leur libération, soit en 1997, que le Maroc a enfin accepté le rapatriement de ses tous premiers prisonniers de guerre. A la rare exception de quelques organisations de défense des droits de l'homme, aucune voix ne s'est fait entendre à l'époque pour dénoncer l'attitude, pour le moins incompréhensible, du Maroc.

Aujourd'hui, on peut vraiment se demander pourquoi le Maroc, qui a ignoré l'existence de ses prisonniers de guerre pendant si longtemps, évoque tout à coup la question humanitaire relative à ceux qui sont toujours détenus par le FRONT POLISARIO. Ces incohérences graves en rappellent d'autres, telles que celles concernant les disparus sahraouis, les détenus des tristement célèbres prisons de Tazmamart, de Kalaat M'Gouna- et les prisonniers de guerre sahraouis dont il nie à ce jour l'existence.

Il est tout à fait compréhensible de soulever la question des prisonniers de guerre marocains mais pas au point d'en faire une fixation. Cette question constitue, certes une préoccupation humanitaire, mais ne saurait, en aucun cas égaler celle endurée par le peuple sahraoui qui, contraint à un exil forcé depuis 27 ans suite a l'annexion de son territoire, continue de vivre dans des conditions précaires et difficiles. Si on veut parler droits de l'homme, il faut rappeler que depuis le début du conflit en 1975, le Maroc n'a pas lésiné sur les moyens : emploi du napalm, du phosphore, exil de dizaines de milliers de personnes, disparitions de centaines d'autres, intimidations de toutes sortes, jugements sommaires, violations des droits de l'homme dont la dernière dénonciation en date a été celle exprimée par la grève de la faim de 131 sahraouis détenus à El Ayoun du 24 décembre 2001 au 17 janvier 2002.

Vouloir créer une polémique humanitaire autour de la question des prisonniers de guerre marocains et passer sous silence celle des prisonniers sahraouis, ainsi que les exactions commises contre les populations civiles sahraouies, ainsi que les conditions inhumaines des détenus dans les territoires occupés, est une attitude qui ne peut être interprétée que comme un parti-pris et une caution à la politique coloniale de l'occupant marocain. Plus grave encore, c'est une démarche qui vise à n'appliquer que les quelques clauses du Plan de paix de l'ONU de 1991 qui servent exclusivement les intérêts du Maroc.

Il est utile, a cet effet de souligner le point suivant :

Le problème des prisonniers de guerre marocains est résolu à travers les dispositions du Plan de paix de L'ONU de 1991, contenu dans les rapports S/ 21360 et S/22464 et entériné par le Conseil de Sécurité. En conséquent :

1- Le Plan de paix est un tout. Vouloir appliquer les clauses qui satisfont une partie au détriment de l'autre est une démarche malhonnête et illégale.

2- Ceux qui prennent aujourd'hui le relais de la propagande du Maroc concernant les prisonniers de guerre marocains en essayant de faire sortir cette question de son cadre, tentent, comme le Maroc, d'empêcher l'application du Plan de paix de l'ONU de 1991 jusqu'à son but et seule raison d'être : la tenue d'un référendum d'autodétermination juste, libre, et transparent pour le peuple sahraoui, afin que celui-ci puisse enfin choisir souverainement son destin.

Pour conclure, le FRONT POLISARIO tient à lancer un appel pressant pour :

1- La libération immédiate et inconditionnelle des 131 prisonniers qui ont mené du 24 décembre 2001 au 17 janvier 2002 une grève de la faim à la prison d'El Ayoun.

2- La libérations de tous détenus politiques sahraouis.

3- Faire la lumière sur la question des centaines de disparus sahraouis.

4- Arrêt total de la répression marocaine dans les territoires occupés.

5- Lever l'état d'urgence dans les territoires sahraouis et permettre l'accès de celui-ci a la presse et aux organisations de défense des droits de l'homme, et aux observateurs indépendants

BIR LAHLOU, Jeudi 31 Janvier 2002

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DECLARATION
POLISARIO FRONT

External Affairs Committee

C

Declaration

The POLISARIO FRONT recently released unilaterally 115 Moroccan POWs (prisoners of war) on the request of H. E. Mr. José Maria Aznar, Spanish Prime Minister and Acting President of the European Union.

Indeed, this initiative is not the first of its kind given that the POLISARIO FRONT already freed several groups of Moroccan POWs: there are in total 900 Moroccan POWs that were released- almost half of all the Moroccan POWs ever made prisoners since the beginning of the war. By releasing so many POWs- liberations that remain unreciprocated- the POLISARIO FRONT has repeatedly made clear its commitment to peace, and considers that such an attitude tends to strengthen the chances of a just and lasting solution to the conflict, in accordance with the 1991UN-OAU Peace Plan for Western Sahara.

Ever since the beginning of the conflict in 1975, the POLISARIO FRONT did not spare its efforts, as was evidenced and confirmed by the different observation missions from NGOs (non government organisations), including the ICRC (International Committee of the Red Cross): decent conditions of living have been insured to the Moroccan POWs, and that was achieved despite the hardships resulting from the invasion and the war, exile, and other consequences.

Contrary to the positive initiatives taken by the POLISARIO FRONT, Morocco continues to hold a double-language on the issue of POWs: first of all, Morocco to this day continues to deny it holds Saharawi POWs. On the other hand, Morocco's attitude towards its own POWs was also handle with sheer denial for a very long time, and it was only recently that this issue was acknowledged as mere a political argument. This is how, in 1989, the Moroccan government refused the return of 200 Moroccan POWs, who had been liberated unilaterally by the POLISARIO FRONT- all this, despite the Geneva Conventions to which Morocco is signatory. It was only eight years later, that is in 1997, that Morocco eventually accepted the repatriation of its very first POWs. Apart from several human rights organisations, no voice rose in those days to denounce the attitude, incomprehensible to say the least, of Morocco.

Now, it is time to really wonder why Morocco, who was happy to ignore the existence of its POWs for so long, is suddenly raising the issue of those who are still detained by the POLISARIO FRONT. These very serious incoherences bring back to mind other ones about the Saharawi disappeared, the detainees of sadly notorious places such as Tazmamart, Kalaat M'Gouna- as well as the Saharawi POWs whose existence is still denied to this day.

It is quite understandable to want to discuss the topic of Moroccan POWs, but not to turn it into a polemical issue. Obviously, this question remains a humanitarian preoccupation, but it can in no way be equalled to the fate endured by the Saharawi people who, for the past 27 years, has been forced to a life in exile, as a result of the invasion of its country, and who continues to live in precarious and harsh conditions. If one wants to start talking about human rights, one must remember that since 1975, Morocco used everything in its means to violate them: it used napalm and phosphorus bombs, threw into exile thousands of people, caused the disappearance of hundreds of others, used all types of intimidation, expedited sentences, and many other violations of human rights- the most recent denunciation of which was the hunger strike run from 24th December 2001 to 17 January 2002 by 131 Saharawis detained in El Ayoun.

The will to create a polemical humanitarian debate around the issue of Moroccan POWs, and at the same time to keep silent about the Saharawi POWs, as well as the exactions committed against the Saharawi civil population, and the inhumane conditions of the detainees in the occupied territories, is an attitude which can only be seen as blatantly biased, as well as a legitimisation of the colonial politics of the Moroccan occupant. Even worse: it is an attitude that tries to only implement the few clauses of the 1991 UN Peace Plan that exclusively favour Morocco's interests.

In this regard, it is important to stress the following point:

The issue of Moroccan POWs is already taken care of by the 1991 UN Peace Plan, as recorded in the Security Council reports endorsed in documents S/21360 and S/22464. Therefore:

1- The 1991 UN Peace Plan is an indivisible whole. Seeking to implement clauses that only serve the interests of one party at the expense of the other is simply dishonest and illegal.

2- Those who now join Morocco's orchestrated propaganda on Moroccan POWs, which seeks to remove this question out of its whole framework, are attempting, just like Morocco, to prevent the implementation of the 1991 UN Peace Plan whose only "raison d'être" is the holding of a free, democratic, and transparent referendum of self-determination for the Saharawi people, so that this people may at last choose its destiny.

In conclusion, the POLISARIO FRONT would like to launch an urgent appeal towards:

1- The immediate and unconditional liberation of the 131 Saharawi prisoners who went on hunger strike from 24th December 2001 to 17 January 2002 in El Ayoun's jail.

2- The liberation of all Saharawi political prisoners.

3- Accounting for the Saharawi disappeared.

4- The complete stop of Morocco's repression in the occupied territories.

5- The lift of the state of emergency imposed on Western Sahara occupied territories and allowing its access to the media, human rights organisations, and independent observers.

BIRLAHLOU, Thursday 31st January 2002

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