DANSES

 

DANSE DE AUSERD

C'est une danse guerrière avec, très discrètement,
des geste de séduction. Homme et femme y font les mêmes
gestes, unis pour la défense de leur liberté.
Le mouvement de leur bras est celui d'un fusil que l'on
brandit. Puis autour de leur tête ils font tourner le
"litham" ou le " tarf el-mlafa" (morceau d'étouffe qui
respectivement chez les hommes et les femmes recouvre la tête).
Cette danse est avant tout celle de l'égalité - conquête
en marche de la révolution - entre l'homme et la femme et
du courage dans la lutte. Les gestes porteurs de ce message
révolutionnaire sont de très beaux gestes millénaires.

 

LA TOUIZA

Le mot Touiza se rapporte à une vieille tradition connue dans notre pays : celle du travail collectif. Il s'agit d'une entraide au moment des moissons. La Touiza est en même temps une fête. Au Sahara, autrefois, après que les hommes aient tondu les chameaux et les chèvres, les femmes se réunissaient pour travailler la laine. C'était déjà une danse. C'est véritablement devenu une danse. Les femmes nettoient la laine, la tapent pour l'assouplir, la posent en paquets, les uns sur les autres, la cardent, puis à genoux, tenant la quenouille de la main droite, au-dessus de l'épaule, elles la filent, la roulent en boules avec lesquelles se fabriqueront tentes et habits. Tout cela est montré avec des gestes d'une grande délicatesse dans cette danse qui exalte la joie du travail en commun. Un jeune homme passe : on lui jette une boule pour l'inviter à participer : c'est la coutume, il accomplit les mêmes gestes et danse avec elles attiré par l'entrain qui émane du groupe des femmes. A la fin elles jettent les boules au public pour l'inviter lui aussi à se joindre à l'effort commun. Puis le groupe disparaît dans un mouvement ordonné.

 

L'ITINERAIRE

De toutes nos danses, c'est peut-être celle dont
le sens est le plus riche. Nous sommes au début de
la révolution. Des garçons et des filles dansent.
Un vieux, son chapelet à la main, se bouche les oreilles,
se ferme les yeux. Plus la danse continue, plus il égrène
frénétiquement son chapelet, horrifié par ce qui est
pour lui un sacrilège. Mais on le voit de plus en plus isolé.
Les jeunes ne désespèrent pas, lui racontent les méfaits
du colonialisme, lui parlent des bienfaits de la révolution,
qui assurera le bonheur des hommes, leur
rendra leur fierté perdue.
Le vieux, timidement, commence à ouvrir les yeux, les oreilles.
il se décrispe. Peu à peu, convaincu, attiré,
fasciné il se rapproche du groupe, intègre le processus
et se met à danser, d'abord timidement, puis de mieux en mieux.
Mais bientôt il les rattrape, les dépasse : c'est lui
le meilleur, le plus agile, le plus gracieux de tous les danseurs...
car la révolution n'est l'apanage de personne - quels que soient ses
mérites et son antériorité. Car la révolution est l'oeuvre de tous.

 

LA DANSE DE L'AUTRUCHE

C'est une très vieille danse. Autrefois notre pays était riche en animaux sauvages, et notre peuple, en harmonie totale avec la nature qui l'entourait, vivait dans la familiarité de ces animaux qu'il chassait lorsque le besoin s'en faisait sentir mais dont il connaissait toutes les habitudes. Les autruches, il y a peu de temps encore, foisonnaient. C'était un animal que nous aimions beaucoup pour son allure noble. C'est cette allure que cette danse imite. Il s'agit de plusieurs couples mâles et femelles qui successivement gardent les oeufs pendant que l'autre va chercher à manger. Ensuite la femelle troue les oeufs d'où sortent les petits qui commencent à marcher maladroitement (les danseurs diminuent leur taille, avancent en hésitant, relèvent les coudes en arrière pour imiter le battement des ailes). La femelle va servir le mâle. Les petits les rejoignent et tous s'en vont avec des gestes majestueux que fait ressortir l'ampleur des vêtements des danseurs et des danseuses.


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