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le sens est le plus riche. Nous sommes au début de la révolution. Des garçons et des filles dansent. Un vieux, son chapelet à la main, se bouche les oreilles, se ferme les yeux. Plus la danse continue, plus il égrène frénétiquement son chapelet, horrifié par ce qui est pour lui un sacrilège. Mais on le voit de plus en plus isolé. Les jeunes ne désespèrent pas, lui racontent les méfaits du colonialisme, lui parlent des bienfaits de la révolution, qui assurera le bonheur des hommes, leur rendra leur fierté perdue. Le vieux, timidement, commence à ouvrir les yeux, les oreilles. il se décrispe. Peu à peu, convaincu, attiré, fasciné il se rapproche du groupe, intègre le processus et se met à danser, d'abord timidement, puis de mieux en mieux. Mais bientôt il les rattrape, les dépasse : c'est lui le meilleur, le plus agile, le plus gracieux de tous les danseurs... car la révolution n'est l'apanage de personne - quels que soient ses mérites et son antériorité. Car la révolution est l'oeuvre de tous. |
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