09 septembre 1998:

COMMUNIQUE de la Commission sahraouie pour le référendum

COSAR

 

La COSAR se félicite du fait que la MINURSO ait complété l'identification de la totalité des personnes qui, conformément aux accords de Houston, devaient être convoquées par la Commission d'identification. Les 117 000 personnes convoquées par la Commission depuis le 3 décembre 1997 correspondent au chiffre de postulants restant à convoquer, mentionné par le Secrétaire général des Nations unies dans son rapport de novembre 1997. C'est dire que la Commission a accompli sa mission conformément aux accords de Houston.

La Commission sahraouie tient à exprimer toute la considération du peuple sahraoui pour les Nations unies et la MINURSO pour leurs inlassables efforts en vue de la mise en application des accords de Hosuton et du plan de règlement pour le Sahara Occidental.

La Commission sahraouie regrette vivement le non-respect du calendrier adopté par le Conseil de sécurité prévoyant la tenue du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui pour le 7 décembre 1998. La responsabilité des retards incombe entièrement au seul Maroc:

- Le Maroc a violé la lettre et l'esprit des accords de Houston en encourageant, sponsorisant et transportant des milliers de membres des groupements H41, H61 et J51/52 non convoqués par la Commission d'identification.

- Le Maroc a interrompu l'identification des groupements H41, H61 et J51/52 et a empêché la mise en application du compromis avancé par le Secrétaire général des Nations unies, en janvier 1998, consistant à identifier 4 000 personnes de ces groupements. Les interruptions de travail causées par le Maroc ont déjà fait perdre à la MINURSO plus de trois mois sur le calendrier initial (fin de l'identification prévue pour le 31 mai 1998).

- Le Maroc refuse encore de signer l'accord sur le statut des forces de la MINURSO.

- Le Maroc refuse d'officialiser la présence du HCR dans les zones qu'il occupe du territoire du Sahara Occidental.

- Le Maroc confisque toujours, à l'aéroport d'El Aaiun, les équipements de communication des unités de déminage et s'oppose à la jouissance de celles-ci des droits reconnus aux forces de maintien de la paix partout dans le monde.

Cette stratégie de blocage au niveau de tous les aspects d'application du plan de paix reflète une volonté claire du Maroc à renier les compromis pris, devant M. James Baker et la Communauté internationale, et notamment l'engagement à soutenir le plan de règlement des Nations unies visant l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et à respecter les résultats de celui-ci.

Après que plus de 147 000 personnes aient été entendues par la Commission d'identification (deux fois le nombre de personnes recensées par l'Espagne durant sa présence d'un siècle dans le territoire) et l'ouverture par les Nations unies de 13 centres d'identification au Maroc contre seulement 4 dans le territoire, le Maroc, dont toutes les prétentions et calculs se sont vérifiés erronés et sans fondements, ne trouve d'autre parade que la stratégie du blocage.

Le Front Polisario a honoré tous ses engagements et coopéré pleinement avec la MINURSO, ce qui est d'ailleurs reflété dans les rapports du Secrétaire général des Nations unies depuis la reprise de l'identification le 3 décembre 1997.

Le Front Polisario, qui continuera à apporter toute sa coopération pour le parachèvement de la décolonisation du Sahara Occidental sur la base du respect des droits imprescriptibles et inaliénables du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, attire l'attention de la Communauté internationale sur les atermoiments et manoeuvres du gouvernement marocain visant à dévoyer le processus de paix.

Convaincu plus que jamais que toute consultation libre, juste et transparente du peuple sahraoui consacrera l'option indépendance, le Maroc cherche par l'obstruction à rendre inapplicable le plan de paix. A défaut, gagner du temps pour lasser la Communauté internationale qui a tant investi pour la décolonisation du Sahara Occidental.

Il doit être clair qu'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui renforcera la paix, la démocratie, la coopération et la stabilité dans la région. A contrario, toute tentative de passer outre le choix librement exprimé du peuple sahraoui est injuste, inacceptable et signifiera déstabilisation et encore plus de tensions pour la région maghrébine. Nous appelons les Nations unies à persévérer pour la poursuite de l'application du plan de règlement qui constitue la seule voie acceptable pour la solution du conflit du Sahara Occidental.

Le 9 septembre 1998.


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