Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme
CODESA
Rapport sur les procès iniques des étudiants et
détenus politique sahraouis
- Mai 2007 -
Aux villes marocaines d’Agadir, Marrakech et Rabat et à
Laâyoune au Sahara Occidental, c’étaient
déroulés des procès iniques et inéquitables
de plusieurs citoyens sahraouis poursuivis pour avoir participé
à des manifestations pacifiques, réclamant le droit
à l’autodétermination du peuple sahraoui et le respect
des droits de l’homme au Sahara Occidental, que connaissent ; depuis le
21 mai 2005; les villes du Sahara Occidental, celles du Sud du Maroc
ainsi que les centres universitaires marocains.
Les procès en question étaient déroulés
dans des circonstances caractérisées par :
- le quadrillage sécuritaire et médiatique des tribunaux
ce qui a empêché les citoyens sahraouis, les familles des
détenus politiques sahraouis, les défenseurs sahraouis
des droits de l’homme ainsi que la presse internationale d’assister aux
procès ;
- l’absence des conditions de déroulement de jugements
équitables à cause de l’interdiction du public d’assister
aux procès ce qui a motivé, en particulier, le retrait de
la défense de celui qui s’est déroulé devant
le tribunal de première instance de Marrakech après que
les juges de cette dernière ont refusé de donner une
suite favorable à sa demande concernant la levée de
l’état de siège imposé au tribunal ;
- -la présence d’observateurs étrangers et en
particulier ceux appartenant au conseil suprême des avocats
espagnols dont deux d’entre eux étaient surpris;le 22 mai 2007 ;
de voir deux procès en deuxième degré
auprès de la cour d’appel de Laâyoune au Sahara
Occidental, concernant 05 détenus politiques sahraouis,
avancés par rapport au calendrier convenu auparavant ;
- la couverture médiatique au Maroc et à
l’étranger des procès se déroulant dans les villes
marocaines et absence totale de cette même couverture pour les
procès ayant lieu à Laâyoune au Sahara Occidental ;
- les étudiants et les détenus politiques sahraouis
étaient soutenus lors des procès par une défense
composée d’avocats sahraouis et d’avocats marocains appartenant
à l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) ;
- le report de plusieurs procès et la condamnation ; des
détenus politiques sahraouis poursuivis en raison de leur
opinion politique en faveur du droit à
l’autodétermination du peuple sahraoui ; à des peines
lourdes et injustes allant de 08 mois à 03 ans d’emprisonnement
ferme ;
- le refus affichée par les tribunaux d’accorder la
liberté provisoire, demandée par la défense, et en
particulier en faveur des étudiants sahraouis qui
présentent toutes les garanties requises pour en
bénéficier car ils ont d’une part des casiers judiciaires
vierges et d’autre part pour leur permettre de passer les examens de la
fin de l’année universitaire ;
- le non recours de la justice marocaine au jugement des
tortionnaires impliquées dans des actes de torture et la non
ouverture d’enquêtes concernant les plaintes
déposées par la défense des détenus
politiques sahraouis qui a aperçu sur place aux parquets les
séquelles de la torture que portent les détenus
politiques sahraouis et en particulier la citoyenne sahraouie KHAYA
SOULTANA qui a perdu son œil droit suite à la séance de
la torture qu’elle a subie aux locaux de la police judiciaire de
Marrakech et les étudiants sahraouis détenus à
Rabat ;
C’est ainsi qu’en l’absence des conditions de déroulement de
jugements équitables, des procès ont connu la
prononciation des peines lourdes et injustes alors que d’autres ont
été reportés :
1- Procès ayant connu la prononciation de peines :
- procès en deuxième degré auprès de la
cour d’appel de Laâyoune au Sahara Occidental le 22 mai 2007 :
Pour ce procès, les peines prononcées étaient les
suivantes :
- 18 mois d’emprisonnement ferme infligées aux
défenseurs sahraouis des droits de l’homme BRAHIM ESSABAR et
AHMED SBAI après avoir été condamnés ; par
le tribunal de première instance de Laâyoune;
à un an d’emprisonnement ferme;
- 03 ans d’emprisonnement ferme à l’encontre des
détenus politiques sahraouis ELHAFED ETTOUBALI, AHMED HMAYDATE
et LAHBIB ELKASMI.
- procès de 05 étudiants sahraouis comparus le 22 mai
2007 devant le tribunal de première instance d’Agadir au Maroc :
Pour ce procès, les peines prononcées étaient 02
mois d’emprisonnement ferme à l’encontre des étudiants
sahraouis AHMED ECHINE, MAHMOUD ELFILALI, MOHAMED CHWAIAAR, LMGHAYFRI
LHOUCINE et BAZEID LEGDALI ;
- procès de 07 étudiants sahraouis, dont 02 comparus
en liberté provisoire, le 25 mai 2007 devant le tribunal de
première instance de Marrakech :
Pour ce procès, les peines prononcées étaient les
suivantes :
- 06 mois d’emprisonnement ferme à l’encontre de
l’étudiant marocain AZIZ BENYOUSSEF (comparu en liberté
provisoire) ;
- 08 mois d’emprisonnement ferme à l’encontre de
l’étudiante sahraouie KHAYA SOULTANA (comparue en liberté
provisoire) ;
- 01 an d’emprisonnement ferme à l’encontre des
étudiants sahraouis ABDELFATTAH LIDASSIA, MAHMOUD LEMKITI,
EMBAYRIK EDDAH, RACHID BENNOU, MOHAMED ELAARBAOUI et FATEH HASSAN.
2- Procès reportés au 12 juin 2007 à Rabat et
Laâyoune au Sahara Occidental :
- procès de 06 étudiants, un élève et
un ancien détenu politique sahraoui poursuivis devant le
tribunal de première instance de Rabat. Ce procès a
été reporté à plusieurs reprises (04 fois)
sur demande de la défense ou par décision du tribunal. Le
dernier en date s’est déroulé le 05 juin 2007 et
reporté au 12 juin 2007 après plus de quatre heures de
discussion autour des plaidoiries formelles de la défense qui
étaient rejetées par le tribunal. Les détenus
politiques sahraouis poursuivis dans le cadre de ce procès sont
MOHAMED ALI NDOUR, MOULAY AHMED AYLAL, ELOUALI EZZAZ, BRAHIM
ELGHARRABI, AABDATI EDDIA, ENNAJEM ESGHAYER, LKHLIFA JENHAOUI, MOHAMED
ELAALAOUI et ELHOUCINE EDDALEA.
- deux procès en deuxième degré auprès
de la cour d’appel de Laâyoune le 28 mai 2007 reportés au
12 juin 2007. 03 détenus politiques sahraouis sont poursuivis
dans le cadre de ces deux procès :
- procès du détenu politique sahraoui et membre du
CODESA, AMIDANE ELOUALI et le détenu politique sahraoui BACHRI
BENTALEB qui étaient condamnés inéquitablement en
premier degré auprès de la cour d’appel de Laâyoune
au Sahara Occidental à une peine lourde de 05 ans
d’emprisonnement ferme ;
- procès du détenu politique sahraoui et membre du
CODESA, YAHDIH ETTAROUZI qui était condamné
injustement en premier degré auprès de la cour
d’appel de Laâyoune au Sahara Occidental à une peine
lourde de 01 an d’emprisonnement ferme.
Laâyoune ⁄ Sahara Occidental, le 09 juin 2007
Le Secrétariat du CODESA
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