Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme
CODESA
Arrestation arbitraire et procès inéquitable de deux
citoyens sahraouis
- Note d’information -
1- Arrestation arbitraire d’un jeune sahraoui à
Laâyoune au Sahara Occidental :
«Nul ne peut être
arbitrairement arrêté, détenu ni
exilé.» Article
9 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Le 21 juin 2007 et sur décision du parquet général
et du juge d’instruction auprès de la cour d’appel de
Laâyoune au Sahara Occidental, le citoyen sahraoui BOUTABAA MOHAMED agé de 19
ans a été mis en détention au centre
pénitentiaire de Laâyoune (Prison noire). Le détenu
politique sahraoui a été arrêté
arbitrairement par la police marocaine le 16 juin 2007 suite à
sa participation à une manifestation de protestation pacifique
au quartier Maâtallah à Laâyoune lors de laquelle
les manifestants avaient réclamé le droit de
l’autodétermination du peuple sahraoui, brandit des drapeaux et
scandé des slogans en faveur du Front Polisario.
Après son arrestation, il était soumis, pendant 05 jours,
dans les locaux de la police judiciaire de Laâyoune à des
interrogatoires lors desquels il était, selon des sources
proches de sa famille, sauvagement torturé et questionné
sur sa participation à la manifestation de protestation et sur
l’essor d’un appareil photo que la police marocaine le soupçonne
de l’avoir utilisée pour la prise des photos de la manifestation
de protestation.
Avec 05 jours en garde à vue dans les locaux de la police
judiciaire de Laâyoune, la séquestration de BOUTABAA
MOHAMED avait bien dépassé la durée légale
de mise en garde à vue stipulée par la loi marocaine qui
est 48 heures qui peuvent être augmentées, sur
décision du parquet, de 24 heures. Cette disposition
légale n’était pas respectée puisque le
détenu n’a été présenté au procureur
générale auprès de la cour d’appel de
Laâyoune que le 21 juin 2007 qui avait décidé de le
différer devant le juge d’instruction sans même statuer
sur la violation commise concernant la durée illégale
qu’avait passée le détenu politique sahraoui en garde
à vue qui est 48 heures après l’expiration de la
durée légale.
Il est à signaler que le parquet auprès de la cour
d’appel de Laâyoune poursuit BOUTABAA MOHAMED pour avoir commis
des faits à caractères criminels qui seront l’objet de
son interrogatoire judiciaire devant le juge d’instruction qui est tenu
à formaliser les chefs d’inculpation définitifs avant de
la différer auprès du président de la chambre
criminelle de la cour d’appel en question qui va lui communiquer la
date de son procès.
2 - Procès inéquitable de deux citoyens sahraouis
à Tan Tan au Sud du Maroc :
«Toute personne a droit, en
pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue
équitablement et publiquement par un tribunal indépendant
et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations,
soit du bien-fondé de toute accusation en matière
pénale dirigée contre elle.» Article 10 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme.
«Toute personne accusée d'un acte délictueux est
présumée innocente jusqu'à ce que sa
culpabilité ait été légalement
établie au cours d'un procès public où toutes les
garanties nécessaires à sa défense lui auront
été assurées.» Article 11 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme.
Le 19 juin 2007, le tribunal de première instance de Tan
Tan au Sud du Maroc a condamné inéquitablement les deux
citoyens sahraouis LFAKIR LHCEN
(26 ans) et HMEDNAH MOHAMED SALEM
ALAMINE (35 ans) à 03 mois d’emprisonnement ferme.
Le procès de ces deux citoyens, qui s’est déroulé
le 18 juin 2007, n’était pas public puisque le tribunal
était encerclé par des éléments des
différentes groupes de la répression marocaine qui ont
interdit aux citoyens sahraouis d’accéder au tribunal pour
assister au procès déroulé sans que les
autorités judiciaires au tribunal de première instance
facilitent les conditions favorables aux deux détenus sahraouis
pour choisir leurs avocats.
Malgré le fait que les juges ont essayé d’exposer des
motifs fictifs pour lesquels les deux détenus politiques
sahraouis LFAKIR LHCEN et HMEDNAH MOHAMED SALEM ALAMINE ont
été arrêtés, ces derniers ont bien
expliqué lors de leurs plaidoiries qu’ils étaient
arrêtés pour avoir participé à des
manifestations pacifiques réclamant le droit à
l’autodétermination du peuple sahraoui et que les chefs
d’inculpations pour lesquels ils étaient traduits devant le
tribunal sont montés par la police marocaine qui a l’habitude de
monter des chefs d’inculpation similaires contre les citoyens sahraouis.
Il est à rappeler que les deux citoyens ont participé, le
20 mai 2007 au quartier Ain Rahma à la ville de Tan Tan au Sud
du Maroc, à une manifestation pacifique organisée par la
population sahraouie en faveur du Front Polisario lors du quelle le
droit à l’autodétermination du peuple sahraoui à
été réclamé.
Il est à rappeler également que, pour les mêmes
raisons politiques, le détenu politique sahraoui LFAKIR LHCEN était
arrêté, par les autorités marocaines à Tan
Tan, le 18 juillet 2005 et avait passé 18 mois
d’incarcération à la prison civile d’Inezegane et la
prison locale de Ait Melloul au Maroc avant d’être
libéré le 15 janvier 2007.
Laâyoune ⁄ Sahara Occidental, le 22 juin 2007
Le Secrétariat du CODESA
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