Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme
CODESA
Rapport sur les procès de 03 détenus politiques
sahraouis à Laâyoune au Sahara Occidental
C’est aujourd’hui, le 26 juin 2007, que se sont déroulés,
en deuxième degré auprès de la chambre criminelle
de la cour d’appel à Laâyoune au Sahara Occidental, le
procès de BACHRI BENTALEB
et AMIDANE ELWALI (membre du
CODESA) et celui de ETTAROUZI YAHDIH
(membre du CODESA) qui étaient arrêtés pour leurs
opinions politiques en faveur du droit à
l’autodétermination du peuple sahraoui et pour avoir
participé aux manifestations pacifiques que continuent de
connaître ;depuis le 21 mai 2005 ; les villes du Sahara
Occidental et celles du Sud du Maroc ainsi que les centres
universitaires marocains.
Les alentours de la cour d’appel étaient encerclés par
les éléments de la police marocaine et plus de 10
policiers marocains en uniforme civile assuraient la garde du portail
de la cour et interdisaient aux citoyens sahraouis et aux familles des
détenus politiques sahraouis d’y accéder pour assister
aux procès.
En plus de la présence de deux observateurs
étrangers membres du conseil suprême des avocats
espagnols, les 03 détenus politiques sahraouis étaient
soutenus par 04 avocats sahraouis qui sont SABBARI MOHAMED, CHALLOUK
ABDELLAH, AANTAR MOHAMED et BENMANE HASSAN.
Les trois détenus politiques sahraouis étaient comparus
devant la cour en uniforme sahraouie, levant les symboles de la
victoire et scandant des slogans exprimant leur refus au plan de
l’autonomie proposée par le Maroc et réclamant le droit
à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Au début des procès, les avocats ont protesté
contre le blocus imposé au tribunal qui avait pour
conséquence la privation des citoyens sahraouis et les familles
des détenus politiques sahraouis d’accéder à la
salle des procès qui était occupée juste par des
éléments de la police et des marocains. Après
avoir s’assuré que le procès n’est pas ouvert aux
sahraouis, le tribunal a demandé au parquet de garantir aux
citoyens sahraouis le libre accès à la salle des
procès.
Pour le procès de BACHRI BENTALEB et AMIDANE ELWALI , les
plaidoiries formelles exposées par les avocats s’étaient
articulées autour des points suivants :
- les familles des 03 détenus politiques sahraouis
n’étaient pas informées de leurs arrestations,
- les PV des interrogatoires étaient élaborés et
visés par la police judiciaire de la gendarmerie royale,
- les détenus politiques sahraouis n’étaient pas
arrêtés en flagrant délit comme le stipule
l’article 56 du code pénal marocain,
- la mise en garde à vue des 03 détenus politiques
sahraouis n’était pas légalement justifiée.
La défense a exprimé son étonnement quant au refus
des juges au procès en premier degré auprès de la
chambre criminelle de la cour d’appel à Laâyoune au Sahara
Occidental d’accepter ces plaidoiries formelles sans motiver
juridiquement ce refus.
Les deux détenus politiques sahraouis ont rejetés tous
les chefs d’inculpations pour lesquels ils sont jugés et ont
insisté sur le fait qu’ils étaient arrêtés
pour avoir milité pacifiquement en faveur du droit de
l’autodétermination du peuple sahraoui.
Pour sa part, la défense s’est interrogé sur le fait que
le tribunal s’est basé seulement sur le contenu des PV de la
police judiciaire sans tenir compte de ce qu’ont dit les deux
détenus politiques sahraouis au parquet, devant le juge
d’instruction et lors du procès en premier degré
auprès de la chambre criminelle de la cour d’appel quand ils
avaient rejeté toutes les accusations citées dans le PV
de la police judiciaire et avaient défendu leurs opinons
politiques concernant l’affaire du Sahara Occidental qui sont garanties
par les textes internationaux des droits de l’homme.
Pour le procès de ETTAROUZI YAHDIH, la défense s’est
interrogée sur l’absence des preuves des faits
évoqués par le PV de la police judiciaire et pour
lesquelles le détenu a été
arrêté ainsi que l’absence d’anciens détenus
politiques sahraouis dont les noms figuraient sur le PV en question et
qui sont sensés d’être convoqués par le tribunal
comme témoins. Après une première
délibération, le tribunal a rejeté les
requêtes de la défense. Dans son intervention, le
détenu politique sahraoui ETTAROUZI YAHDIH a nié toutes
les accusations à caractère criminel pour lesquelles il
est poursuivi devant le tribunal et a défendu son attachement
à ses convictions politiques centrées sur le droit
à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Enfin, et après délibérations, la cour d’appel
avait prononcé les peines lourdes suivantes :
- ELWALI AMIDANE (membre du CODESA) et BACHRI BEN TALEB: confirmation
de leur peine de 5 ans d'emprisonnement ferme prononcée en
premier degrès par la chambre criminelle de la cour d'appel .
- ETTAROUZI YAHDIH (membre du CODESA): réduction à 10
mois de la peine prononcée en premier degrès par la
chambre criminelle de la cour d'appel qui était 1 an.
Laâyoune ⁄ Sahara Occidental, le 26 juin 2007
Le Secrétariat du CODESA
The CODESA Secretariat
El Aaiun, Western Sahara.
June 27th, 2007.
Press Release
On June 26th, 2007, the Moroccan court of appeal in El Aaiun, Western
Sahara condemned some Sahrawi political prisoners to hard, unjust
sentences ranging from 10 months imprisonment to Yahdih Ettarrouzi and 05 years’
imprisonment to both Amidane Elwali and
Bachri Ben Taleb.
The trial of these Sahrawi political prisoners coincided with the
International Day to Support Torture Victims, and was an opportunity
for the political prisoners to call the United Nations to investigate
into the flagrant violations of human rights perpetrated by the
Moroccan state against the Sahrawi citizens, and to enlarge the MINURSO
responsibilities to include the protection of human rights in the
territory.
The court was under complete police control, which is a “normal”
practice at the trials in Morocco and the Western Sahara. The Sahrawi
citizens and the political prisoners’ families were not allowed to
attend the false, unjust trial. This led the defence lawyers to call
for the fair trial conditions and to lift the police blockade imposed
upon the courts. The court of El Aaiun body has twice positively
responded to their call, while the court of Marrakech has rejected it
earlier, which led the lawyers to withdraw from the court. The Sahrawi
students in Marrakech were unjustly sentenced to harsh unfair verdicts
lacking the fair trial conditions, the most important of which is the
overtness of the hearings.
Thus, the Collective of the Sahrawi Human Rights Defenders, CODESA,
renewing its condemnation to the political detention phenomenon, the
false trials against the freedom of expression and demonstrating in
Morocco and the Western Sahara committed by the Moroccan state,
declares the following:
1. Its solidarity with the Sahrawi political prisoners,
their families and the defence lawyers in their call for the openness
of the hearings and fair trial conditions.
2. Its denouncement to the unfair verdicts sentenced against the
Sahrawi citizen, Bachri Ben Taleb and the Sahrawi activists, members of
the CODESA, Elwali Amidane and Yahdih Ettarrouzi.
3. Its condemnation of the police blockade of the political trials and
the banning of the Sahrawi citizens to attend the trials in the Western
Sahara and Morocco.
4.Its call for the Moroccan state to stop the torture and aggression
against the Sahrawi citizens and the political prisoners because of
their position concerning the Western Sahara issue, and to immediately
release all the Sahrawi political prisoners in Morocco and the Western
Sahara.
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