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COMITÉ DE COORDINATION DES VICTIMES DES DISPARITIONS FORCÉES DANS LES CENTRES SECRETS D'EL AYOUNE ET GALAAT M'GOUNA

 

COMMUNIQUE

 

A PROPOS DE LA DÉCLARATION FAITE PAR LE CONSEIL CONSULTATIF DES DROITS DE L HOMME -CCDH- A L'ISSUE DE SA TREIZIÈME RÉUNION, LES VICTIMES DE LA DISPARITION FORCÉE LIBERÉES EN 1991 DE L'ENFER DES CENTRES SECRETS DE DÉTENTION D'EL AYOUNE ET GALAAT M'GOUNA DÉCLARENT:

 

A la lecture de la déclaration faite par le CCDH concernant le dossier de la disparition forcée qui confirme la persistance du dit Conseil à exclure de ses listes les victimes d'enlèvement et de détention sécrète dans les centres d'El Ayoune et Galaat M'gouna, nous exprimons notre profonde préoccupation et indignation vis à vis des reculs dangereux enregistrés dans le domaine des Droits de l'Homme au Maroc.

Après 6 mois de délibérations, il s'avère que la manoeuvre du CCDH consiste à occulter la vérité, tant attendue par l'opinion nationale et internationale, sur les actes criminels commis au Sahara depuis 1975. Le CCDH ne pourra jamais apporter de preuve contre le fait que 321 sahraouis ont été séquestrés durant 16 années dans l'enfer des centres de détention secrets de El Aayoun, Derb Moulay Ami Cherif, Secouera, Agdz, Riche et Galaat M'gouna. Les 321 témoins et victimes de ces actes criminels et qui ont survécu à la mort lente en 1991, ont laissé derrière eux 57 personnes atteintes dans leur droit le plus sacré : LE DROIT A LA VIE.

Ces données constituent à elles seules la preuve que le dossier des Droits de l'Homme au Maroc reste ouvert et réfutent les déclarations du CCDH. Nous rappelons qu'un grand nombre de sahraouis sont enlevés, par les autorités, sous le regard de leurs familles qui attendent toujours leur réapparition.

Le Comité de coordination des victimes déclare à l'opinion publique nationale et internationale que le dossier de la disparition forcée reste ouvert tant que toute la vérité n'est pas dite officiellement. Les victimes et leurs familles doutent largement de la crédibilité des résultats de la commission technique chargée de " clore" ce dossier. Il est en effet clair que certaines de ses composantes sont directement impliquées dans les actes des disparitions forcées. Les victimes considèrent donc que le CCDH contribue par ses dernières recommandations à masquer la réalité de ces actes odieux. Par la force de la loi et de la constitution, ils considèrent que ceux qui ont subi les épreuves de la disparition forcée ne peuvent être qualifiés de criminels. Ceux qui seraient dits criminels sont plutôt ceux qui ont commis ces actes odieux.

Nous déclarons notre solidarité totale avec tous les rescapés de la disparition forcée au Maroc et leurs familles jusqu'à la satisfaction de leurs revendications légitimes . Nous déplorons à l'occasion et en toute force l'exclusion par le CCDH des dossiers des groupes de disparus de Tazmamart, Banou Hachem et ceux qui sont restés derrière nous dans les centres de détention sécrèts.

Nous déclarons aussi notre entière détermination à poursuivre notre lutte, avec tous les moyens dont nous disposions, jusqu'à la réalisation de nos droits et rien que nos droits. Nous rendons responsables toute organisation représentée au sein du CCDH, aux cotés du gouvernement dit du changement, des conséquences et réactions que nous serons contraints d'entreprendre ultérieurement.

Rabat, le 12 avril 1999


CONTEXTE:

Rappel des faits.

Texte complet du memorandum du CCDH.


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