ACTUALITES HEBDOMADAIRES


SEMAINES 31-32, 29.07.-11.08.1996


Les titres


Manifestations sahraouies à Rabat
Délégation parlementaire à Londres
Initiative algérienne
Sous-commission des droits de l'homme
Violation du cessez-le-feu
Reprise de l'identification ?



03-09.08.96 Manifestations sahraouies à Rabat



03.08.96
Environ 400 jeunes licenciés au chômage, en provenance du Sahara occidental et du sud Maroc, ont tenté de pénétrer dans la capitale marocaine, Rabat, pour revendiquer leur "droit légitime" à l'emploi, a affirmé à l'AFP un jeune diplômé Sahraoui au chômage. Un important dispositif de sécurité les en a empêchés. Le rassemblement a été dispersé pacifiquement. La police n'a procédé à aucune arrestation.
Ces jeunes, originaires d'El Ayoun, Boujdour, Dakhla, Smara (Sahara occidental) ainsi que de Tan-Tan, Tarfaya et Goulimine (sud Maroc), ont obtenu leur licence dans des facultés marocaines et se trouvent sans travail. Après une semaine de voyage en petits groupes ils sont peu à peu arrivés à Rabat. Les autorités les ont logés dans un complexe sportif de la banlieue de la ville. "Nous sommes arrivés depuis une dizaine de jours à Rabat où les autorités locales nous ont regroupés au complexe sportif Moulay Abdellah", situé dans la périphérie sud de Rabat, a raconté une autre jeune fille sahraouie.

05.08.96
Les Sahraouis, selon EFE, se sont installés dans un édifice en construction situé sur l'autoroute Casablanca-Rabat, à l'entrée de Rabat, d'où ils continuent d'exiger des emplois et des améliorations de leurs conditions sociales, entourés des forces anti-émeutes qui bouclent l'immeuble. Ces dernières heures de hauts responsables du ministère de l'Intérieur ont discuté à plusieurs reprises avec les représentants des manifestants. Ils leur ont promis de satisfaire leurs demandes s'ils renonçaient à leur attitude. Les manifestants exigent un accord écrit avant de se disperser et de retourner à leurs lieux de résidence. Parmi les manifestants se trouvent aussi quelques transfuges arrivés récemment de Tindouf.
Le mobile de l'action semble être limité au domaine strictement social. Un grand drapeau marocain est déployé au-dessus des groupes de femmes assises sur l'asphalte sous des tentes improvisées, pendant que d'autres jeunes de sexe masculin crient des slogans comme "Le Sahara est notre Sahara, et le roi, notre roi".
C'est la première fois que de jeunes Sahraouis se déplacent jusqu'à la capitale pour une action de protestation massive motivée, selon des sources diplomatiques, par la politique inéquitable de réinsertion sociale pratiquée par l'administration à l'encontre de la population de l'ancienne colonie espagnole. Alors que les leaders du mouvement indépendantiste retournés au Maroc jouissent de résidences splendides et de charges publiques à Rabat, d'autres groupes sociaux, demeurés au Sahara occidental sous contrôle marocain, vivent aujourd'hui encore dans les mêmes conditions qu'avant la colonisation espagnole.

06.08.96
Le gouverneur (wali) du Sahara occidental sous contrôle marocain, Mohamed Uchen, s'est déplacé à Rabat pour essayer de convaincre les jeunes Sahraouis de cesser leur action. Des membres de l'administration marocaine ont déclaré aujourd'hui à EFE qu'aussi bien Uchen que de hauts responsables du ministère de l'Intérieur s'étaient réunis sans arrêt ces dernières heures avec des représentants des jeunes Sahraouis, afin d'essayer de résoudre les problèmes sociaux dont ils réclament la solution.
Nous apprenons qu'en plus du wali les gouverneurs (ammel) des quatre provinces du Sahara occidental occupé se sont aussi rendus à Rabat pour discuter avec les jeunes Sahraouis.

06.08.96
Dans un communiqué le Front Polisario déclare que les jeunes Sahraouis, "estimés à plus d'un millier, accueillis par une fin de non-recevoir par les responsables du ministère de l'Intérieur marocain, sont exposés à de sévères représailles. Le Front Polisario lance un appel urgent à la communauté internationale pour intervenir auprès des autorités marocaines afin qu'elles desserrent l'étau sur les jeunes Sahraouis enfermés et traitent leurs revendications pacifiques autrement que par la violence et la répression."

08.08.96
Selon des sources sahraouies sur place au moins 8'000 personnes se seraient mises en route pour rejoindre Rabat à partir du sud Maroc et du Sahara occidental. Les forces de l'ordre marocaines ont pris des mesures pour les empêcher de se joindre aux 1'600 jeunes installés dans le complexe sportif Moulay Abdallah.
Selon un communiqué du ministère de l'information sahraoui "les 1'600 nouveaux détenus sahraouis sont très mal nourris, ils n'ont pu avoir chacun une couverture que depuis la veille et n'ont pas le droit de sortir pour chercher de quoi manger. Ils doivent se contenter d'un yoghourt et d'un morceau de fromage comme seule ration pour toute la journée."
Après un sit-in sur l'autoroute dispersé brutalement par les forces de l'ordre, d'autres Sahraouis, étudiants à Rabat se joignent à l'action. Driss Basri, le ministre de l'intérieur, se déplace en personne pour calmer le jeu. Il promet l'organisation de discussions pour le 20 août, jour de fête nationale, si les Sahraouis regagnent leurs lieux de résidence. Les manifestants prendront une décision pendant la nuit.

09.08.96
Dans un communiqué l'AFAPREDESA précise que "des milliers de Sahraouis avaient décidé de se diriger vers Rabat pour manifester leur mécontentement. (...) La plupart d'entre eux ont été empêchés de rejoindre les 1'600 personnes déjà sur place". Les policiers "les ont obligés à retourner chez eux", interdisant "à toute personne possédant une carte d'identité avec mention "SH" (la marque distinctive des Sahraouis au Maroc) de voyager en direction du nord. Des barrages ont été installés sur les routes. Dans les territoires occupés les autorités marocaines interrogent des centaines de citoyens sahraouis soupçonnés d'être à l'origine du mouvement". L'AFAPREDESA, craignant que ce rassemblement pacifique ne tourne à un bain de sang, lance un appel "afin que le pire soit évité".
En fin d'après-midi on apprenait par EFE que des groupes de Sahraouis commençaient à monter dans des bus mis à disposition par les autorités pour les transporter au Sahara occidental et dans les zones limitrophes. Selon des fonctionnaires de l'administration marocaine les Sahraouis ont accepté la proposition faite la veille par le ministre de l'intérieur. L'agence espagnole confirme que la manifestation regroupe plus de 1000 contestataires et que cinq de ceux-ci ont été blessés lors des affrontements avec la police, suite au blocage hier de l'autoroute Rabat-Casablanca. (EFE, AFP, Reuters, ARSO)



Délégation sahraouie à Londres
Une délégation du Conseil national sahraoui (parlement) s'est rendue en juin dernier à Londres, invitée par le Parti travailliste et par la "Westminster Foundation for Democracy". Cette délégation était composée du président du CNS, M. Abdelkader Taleb Omar, de son vice-vice-président Mhamed Ali Sayed Bachir et de la députée Khadidja Hamdi. Elle a rencontré divers parlementaires britanniques, le groupe parlementaire de soutien au Sahara occidental, formé de parlementaires de tous les partis, ainsi que les membres de la commission chargée des problèmes de développement. La délégation sahraouie s'est déclarée très satisfaite de la position, qualifiée d'excellente, du parti travailliste, de son intérêt et de son appui croissant au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

30.07.96
Initiative algérienne
Le roi Hassan II est "soucieux de l'amélioration" des relations entre le Maroc et l'Algérie, déclare le ministre algérien de l'Education nationale après avoir remis au souverain marocain un message du chef de l'Etat algérien portant sur les perspectives de dynamisation des activités de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Le président algérien, qui préside l'UMA depuis février 1994, a également dépêché des envoyés spéciaux auprès de ses homologues tunisien et libyen.

05-30.08.96
Sous-commission des droits de l'homme
La Sous-Commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités, principal organe d'experts de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, tient sa quarante-huitième session du 5 au 30 août 1996 au Palais des Nations à Genève. La Ligue Internationale pour les Droits et la Libération des Peuples (LIDLIP) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont évoqué le problème des droits de l'homme au Sahara occidental dans leurs interventions. Le représentant de l'AFAPREDESA a témoigné le 07.08.: "M. ABDESLAM OMAR LAHCEN a évoqué les intimidations et les emprisonnements de nombreux Sahraouis. Depuis l'entrée du cessez-le-feu en septembre 1991, des centaines de Sahraouis ont été traduits devant les tribunaux, souvent militaires, qui les ont condamnés pour avoir manifesté pacifiquement. En mai dernier, de nombreux jeunes ont été arrêtés et torturés pour avoir distribué des tracts et brandi le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique. Il a demandé à la Sous-Commission de procéder à des vérifications sur ses allégations si elle le juge souhaitable et de procéder à la nomination d'une commission d'enquête qui devrait se rendre dans le territoire et dans les camps de réfugiés afin de témoigner de la situation."
Usant de son droit de réponse la délégation marocaine "a pris bonne note de la démarche de certaines ONG qui ont évoqué le cas de plusieurs personnes originaires du Sahara au sujet desquelles elles voudraient obtenir des clarifications. La délégation marocaine compte déployer tous ses efforts pour continuer à faire la lumière sur ces questions importantes. S'agissant du processus de règlement au Sahara, le Maroc tient à préciser, à ceux qui invoquent la notion d'autorité d'occupation, qu'il n'est pas un État colonial et qu'une telle allégation est une insulte à l'histoire et à la nature de la question du Sahara."

06.08.96
Violation du cessez-le-feu
Deux avions militaires marocains ont survolé la région de Douguej, zone du Sahara occidental sous contrôle sahraoui et abritant un centre d'observation de l'ONU. D'autre part, selon le communiqué du ministère sahraoui de l'Information, les Marocains poursuivent de façon accélérée les travaux de renforcement de leurs positions militaires.

07.08.96
Reprise de l'identification ?
L'ONU pourrait reprendre bientôt le processus d'identification au Sahara occidental. Selon Jeune Afrique c'est ce qu'espère M. Boutros-Ghali, qui va présenter prochainement son rapport au Conseil de sécurité.


NOUVELLES PUBLICATIONS



Sommaire actualités hebdomadaires,
Western Sahara Homepage