SAHARA OCCIDENTAL

ACTUALITES HEBDOMADAIRES

SEMAINE 11

12. - 18.03.2000

 

09.03.00
Italie
La commission des Affaires étrangères du parlement italien a adopté une résolution demandant au gouvernement d'apporter «tout le soutien possible à la réalisation du référendum» et de promouvoir une initiative «solennelle» de l'Union européenne, afin d'inviter le Maroc à permettre le référendum et à respecter son résultat, de favoriser un dialogue entre Marocains et Sahraouis pour gérer la période post-référendaire, de collaborer avec les représentants sahraouis pour étudier la mise en place de la future administration du Sahara Occidental et négocier avec eux les droits de pêche et l'utilisation des ressources du pays.

13.03.00
Conseil de sécurité
Lors d'une réunion à huis clos, consacrée aux manifestations de début mars dans les villes de Smara et El Ayoun, le secrétaire général adjoint Hedi Annabi a qualifié les événements «d'incidents moins graves que rapportés par divers médias». Il a cependant admis que ses informations sur Smara provenaient de la police marocaine, car aucun membre de la MINURSO ne se trouvait là. En ce qui concerne El Ayoun, il a confirmé qu'il y avait eu quelques blessés parmi les manifestants et les forces de l'ordre et qu'un renforcement de la présence des forces de police avait été constaté, bien que le cessez-le-feu n'ait pas été proclamé. L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Mme Nancy Soderberg, a exprimé la préoccupation de son pays et demandé que l'on suive avec attention la situation qu'elle a qualifiée de "sensible".
Pour Ahmed Boukhari le rapport présenté «dénature» les événements. Le représentant du Front Polisario a dénoncé le «pacte du silence» existant entre la MINURSO et les autorités marocaines pour étouffer la vérité sur ce qui se passe dans les territoires occupés .
Dans un mémorandum transmis le 13 mars au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU, le Front Polisario a réclamé la tenue rapide du référendum, demandant à la communauté internationale de faire «un ultime effort» (presse espagnole).

14.03.00 -16.03.00
Kofi Annan à Londres et Paris
Le Secrétaire général de l'ONU a effectué des visites officielles à Londres et Paris. Il s'est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères britannique Robin Cook, de la façon d'accélérer la solution du conflit du Sahara Occidental. Il a annoncé que son envoyé personnel, James Baker, se réunira «à mi-mai» avec des représentants du Maroc et du Front Polisario.
A Paris, Kofi Annan a affrmé que l'idée d'un référendum au Sahara Occidental n'avait pas été abandonnée mais qu'il ne pourra pas être organisé comme prévu. Il a évoqué ce problème avec Jacques Chirac et Hubert Védrine, chef de la diplomatie française, à quelques jours de la visite en France du souverain marocain.
Le Secrétaire général de l'ONU chercherait, selon des milieux diplomatiques cités par SPS, des soutiens indispensables pour sortir le plan de règlement de l'impasse actuelle.

15.03.00
Maroc - Territoires occupés
Une délégation ministérielle, composée entre autres du ministre de l'Intérieur, du ministre de l'Economie et des Finances et du ministre du Développement social s'est rendue à El Ayoun, accompagnée du général Bennani, commandant de la «zone sud». Au cours d'une réunion avec les représentants de la population, la délégation a examiné les problèmes sociaux, économiques et commerciaux des territoires occupés. La délégation a annoncé des mesures en faveur de la création d'emplois et de «l'exploitation des ressources de la région par ses propres habitants».
C'est la troisième fois depuis son entrée en fonction que le nouveau ministre de l'Intérieur se rend au Sahara dans le but d'établir le dialogue avec la population et de réduire la tension.

16.03.00
Parlement européen
Dans une
résolution adoptée massivement, le parlement réitère son appui au plan de paix de l'ONU et exhorte le Maroc et le Front Polisario à engager un dialogue politique sur l'avenir de la région. Il invite le Conseil de l'UE à entreprendre une action commune, avec l'ONU et les parties intéressées, visant à l'application rapide et correcte du plan de paix. Il demande au Maroc de garantir une totale liberté d'expression, d'association et de manifestation aux habitants du Sahara Occidental, décide d'envoyer une mission sur place et sollicite l'augmentation de l'aide humanitaire aux réfugiés sahraouis.

Mohamed Sidati, ministre sahraoui délégué pour l'Europe, dans une déclaration, s'est félicité de l'adoption de cette importante résolution, qui signifie «un soutien sans ambiguïté au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». au plan de paix et au référendum, «véritable voie vers la paix».

ESPAGNE

11.03.00, Valence: Dans une conférence donnée à l'invitation de l'association Salam, Solidarité avec le peuple sahraoui, Mohamed Sidati déclare à Valence que «les Sahraouis ont pris la décision d'obtenir la liberté en tant que peuple. (...) Personne n'a le droit de rechercher une alternative au référendum, même si nous savons que la France et l'Espagne recherchent d'autres solutions.»

11.03.00, Asturies: Le gouvernement autonome des Asturies a condamné la répression au Sahara Occidental et demandé aux Nations unies d'assumer leurs responsabilités dans l'application des accords de Houston et d'agir, sans délai et fermement, pour préserver la paix et la stabilité dans la région.

11.03.00, Minorque: L'ensemble des maires de l'ile de Minorque (Baléares) ainsi que le gouverneur de l'ile ont également condamné la brutale répression dans les territoires occupés.

13.03.00, Estrémadure: La Plateforme des municipalités de la région autonome d'Estrémadure, comprenant plus de 20 maires, appelle l'ONU à hâter le processus de décolonisation du Sahara Occidental. (SPS)

TERRITOIRES OCCUPES

09.03.00: L'hebdomadaire marocain Le Reporter annonce que les trois jeunes Sahraouis incarcérés depuis décembre 1999 à Agadir pour intelligence avec le Polisario, dont la libération avait été revendiquée lors des manifestations à Agadir, Smara et El Ayoun, «seront grâciés».

11.03.00: Un quotidien marocain reconnaît qu'un agent de la Sûreté et un officier de police ont été blessés lors de la dispersion de lycéens qui manifestaient à Smara (..). Le gouverneur de la province, qui a rencontré un groupe de manifestants, a déclaré que les 10 personnes arrêtées seraient relâchées sans être poursuivies. (Al-Ahdath al-Maghribia)

12.03.00: La Direction générale de la Sûreté nationale (police marocaine) adresse au bureau de l'AFP à Rabat une «mise au point» pour «rectifier les informations erronées diffusées par l'AFP au sujet des manifestations d'Agadir et de Smara». Selon la DGSN, ces manifestations étaient illégales et ont été dispersées en application de la loi, ce qui a causé «quelques dégâts mineurs». C'est la première fois au Maroc que la police justifie publiquement son intervention.

12.03.00: Les partis de gauche marocains ont décidé d'organiser, sans préciser de date, une rencontre nationale à El Ayoun «consacrée à l'examen des derniers développements dans les provinces du Sud et à la prise de contacts de concertation avec les populations de ces provinces».

13.03.00: La radio nationale sahraouie, reprise par BBC, annonce que le procès contre cinq Sahraouis arrêtés lors des émeutes d'El Ayoun, prévu le 15 mars, a été reporté. Trois autres Sahraouis, arrêtés le 3 mars, ont été relâchés après avoir signé des procès-verbaux en blanc (SPS).

15.03.00: Selon la radio nationale sahraouie, reprise par BBC, les 186 prisonniers de guerre marocains libérés récemment par le Front Polisario seraient toujours retenus dans la base militaire de Ben Sergaou près d'Agadir. Deux d'entre eux auraient été tués par des membres des services secrets marocains.

L'Associazione nazionale di solidarietà con il popolo sahrawi, Italie, Western Sahara Campaign, UK, ainsi que la Section française de l'observatoire international du référendum an Sahara Occidental (SFO), avec la Ligue des Droits de l'Homme et France Libertés, ont protesté contre la répression au Sahara Occidental et en faveur de la tenue rapide du référendum.

RASD

Le Conseil consultatif sahraoui, formé des chioukhs retenus pour l'identification, "condamne énergiquement" la répression dans les territoires occupés. (SPS, 12.03.00)

La répression au Sahara Occidental est une preuve de l'intention du Maroc de faire avorter le plan de paix, déclare Khatri Addouh, membre du Secrétariat national du Front Polisario, intervenant lors d'un meeting dans la wilaya d'El Ayoun. (SPS,12.03.00)

Le bureau du Secrétariat national sahraoui s'est dit préoccupé par la situation des droits humains au Sahara Occidental. Il a annoncé que les congrès populaires de base auraient lieu le 2 avril. Ceux-ci doivent renouveler les instances dirigeantes au niveau local et mettre en oeuvre le programme défini par le dernier congrès du Front Polisario. Le bureau a également préparé l'organisation du Festival international de la culture, qui se tiendra dans la deuxième moitié d'avril. (SPS, 14.03.00)

Le Conseil national sahraoui (parlement) a appelé toutes les instances parlementaires ainsi que les organisations de défense des droits humains à «agir sans tarder pour alléger les souffrances de nos populations soumises à la répression». (SPS, 15.03.00)

Citation de la semaine

JETER LES PONTS AVEC MOHAMMED ABDELAZIZ. Objectivement, peut-on réduire aujourd'hui le Polisario à un simple ramassis de mercenaires ? Comment donc expliquer que le Maroc bute depuis 1976 sur ce groupuscule de séparatistes ? Autant sur le plan interne qu'externe, la gestion du dossier du Sahara semble atteindre ses limites. Sur le plan interne, on retiendra les événements de septembre dernier à Laâyoune. Il s'avère qu'on ne peut pas gagner à sa cause une population qu'on a toujours obligée à vivre avec soi sans que l'on sollicite son avis... Sur le plan externe, la frilosité de notre diplomatie a eu pour effet direct de consolider le poids représentatif du Polisario sur la scène internationale... Pour rattraper son retard, le Maroc doit entamer des négociations directes avec les dirigeants du Polisario pour parvenir à des accords viables et durables. L'heure n'est plus au boycott qui, comme nous l'a démontré l'expérience des années passées, contribue à discréditer nos positions et alimente les soutiens de nos ennemis. Il faut jeter les ponts avec Mohammed Abdelaziz.
(LE JOURNAL, Casablanca, 14.03.00, cité par la revue de presse de l'Ambassade de France à Rabat).

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