COMMUNIQUE du Ministère de l'Information de la République Arabe Sahraouie Démocratique

15.05.96




Suite à la publication du récent rapport du Secrétaire général sur le Sahara occidental recommandant la suspension des travaux d'identification et la prorogation de six mois du mandat dela MINURSO, assortie à une réduction de ses effectifs, M. Mohamed ABDELAZIZ, Président de la RASD, Secrétaire général du Front POLISARIO, a envoyé une lettre, dont voici la teneur, à M. QIN Huasun, Président du Conseil de sécurité.
"Le Front POLISARIO a examiné avec attention le dernier apport du Secrétaire général (S/1996/343) concernant les efforts conjoints entrepris par l'ONU et l'OUA pour la mise en oeuvre du plan de règlement au Sahara occidental.
Le Maroc, tout en refusant de s'engager d'une manière sérieuse dans la voie de l'application du plan de paix, a oeuvré inlassablement pour changer radicalement le plan de règlement. Il s'est employé également, tout au long du déploiement de la MINURSO, à imposer à la Commission d'identification sa propre population en qualité de votants et ce, à travers une nouvelle méthode d'identification distincte du plan initial et contraire aux dispositions contenues dans le compromis du Secrétaire général.
Tout au long de l'opération, le Maroc refusa nettement l'esprit d'ouverture et de transparence demandé dans le précédent rapport du Secrétaire général de l'ONU. Plus que ça, le Maroc a repoussé toutes les tentatives visant à instaurer des négociations directes en vue de faciliter l'application du plan de règlement.
Il n'est nullement besoin d'affirmer que la population sahraouie, dans les territoires occupés, continue de payer le lourd tribut de l'occupation marocaine, et particulièrement ces cinq dernières années, au cours desquelles l'occupant a, loin de la police de la MINURSO, accentué davantage son emprise sur une population civile, objet de vexations et de persécutions quotidiennes, bafouant ainsi les droits de l'homme et la liberté d'expression.
N'ayant pas répondu à ces préoccupations légitimes, ni aux moyens de lever les obstacles qui entravent la réalisation d'un Référendum d'autodétermination libre et régulier, ce rapport, tant attendu, gèle tout effort sérieux en vue d'une solution politique et laisse à penser sur le futur même de toute l'opération des Nations Unies au Sahara occidental.

Premièrement: En réduisant les activités des Nations Unies au Sahara occidental à une simple opération d'observation, le rapport viole l'esprit politique dont est investie la mission des Nations Unies, et par conséquent s'aventure dans l'exercice dangereux de la stagnation politique. Ceci constitue, en outre, une modification substantielle de la nature du mandat des Nations Unies concernant la décolonisation du Sahara occidental, modification que le Front POLISARIO ne pourra ni partager, ni accepter.

Deuxièmement: En tentant de satisfaire le désir marocain qui veut maintenir, à tout prix, le cessez-le-feu, et en mettant le processus référendaire en quarantaine, le rapport assume l'entière responsabilité de l'échec de la mission et met en doute les derniers espoirs en vue d'une solution pacifique du conflit.
Face au manque de volonté affichée par le Maroc d'accepter un Référendum libre et impartial au Sahara occidental, encouragé en cela par une attitude constante de complaisance, le nouveau cours que viennent de prendre les événements ouvre grande ouverte la porte devant d'imprévisibles et graves conmséquences qui contribueraient inéluctablement à une approche stérile du statut quo.
Le Front POLISARIO exprime donc ses réserves totales devant cette nouvelle formule contenue dans le rapport et appelle le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités pour prévenir les glissements et complications qui pourraient rendre difficiles, voire empêcher une mission déjà délicate et fragile."

Communiqués,
Western Sahara Homepage